Vincent Raude – résidence de composition 22/23

Vincent Raude est en résidence de composition au Logelloù cette année.

Eléments biographiques
Depuis plus de vingt ans, Vincent partage son univers électronique avec le jazz, le rock, la musique contemporaine mais aussi les musiques du monde. Prenant la matière sonore comme entrée première dans la musique et la composition, son champ d’action est très large et intègre autant le travail du field recording que la création d’outils audio-numériques. Vincent privilégie toujours la créativité, que ce soit dans l’improvisation libre, la composition ou encore la relation avec d’autres champs d’expression tels que la danse, l’image ou le théâtre. Ayant suivi très jeune des cours de percussions classiques, batterie, électro-acoustique et guitare électrique, Vincent fait ses premiers pas sur scène et en studio dès l’adolescence. Il réalise à cette même période ses premières compositions électro-acoustiques pour des créations chorégraphiques dans les années 90. Entre 2001 et 2011, il enseigne au Conservatoire de Brest. Il y développe et dirige le projet pédagogique du département des musiques actuelles.  Depuis, il joue en solo, duo et diverses formations, il a 5 disques à son actif.

En résidence
Pour le Logelloù, Vincent Raude prépare un travail de création mené entre décembre 2022 et l’été 2023 sur les rives de Penvénan. Il s’attache à arpenter un dédale de petites îles accessibles à marée basse, une nature et un paysage en mouvement perpétuel, pour ainsi construire instrumentarium de sons propres aux différents lieux visités. C’est une recherche d’écriture visant à explorer et caractériser ces paysages, à mettre en lumière les timbres et fréquences qui se révèlent lorsque la mer se retire pour quelques heures.

Après un travail méticuleux d’enregistrement avec différents types de capteurs, le compositeur s’attèle à un travail de classement et d’organisation des paysages sonores pour donner naissance à des formes
musicales propices à l’interprétation et au jeu. Souhaitant travailler sur une oeuvre mixte et vivante, confronter ces partitions au jeu instrumental en direct, le choix de la contrebasse s’est imposée car
elle possède une palette de timbres et de techniques très étendue permettant d’occuper tous les rôles de l’ « orchestre » du lead aux différentes strates rythmiques, un bel outil pour engager un dialogue avec ces paysages sonores variés. Des propositions ouvertes permettront à l’instrumentiste (Simon Le Doaré) de tracer son propre sillon dans ces paysages, tout en construisant la bande originale de ce film pour les oreilles. Le compositeur met donc à disposition des thèmes et des pistes de recherche et laisse l’instrumentiste improviser à l’intérieur de ces « partitions de lieux ». Il s’agit de pouvoir à chaque représentation raconter une histoire un peu différente, de questionner à chaque fois la notion de forme et de déroulé, de trouver ses propres temporalités, de souligner le caractère dramatique de ces voyages en terres éphémères…

C’est donc une ballade onirique qui sera proposée à l’auditeur, voguer entre Buguélès et l’île du Château, faire escale sur les îles (Ballanec, île du Milieu, îles des Femmes…) et les zones côtières (Anse de Pellinec, Plages…). Ces sites changent au fil des saisons mais se révèlent aussi de différentes manières selon l’heure et les coefficients de marée. Ici le compositeur s’est attaché à enregistrer beaucoup de petits sons, de vibrations souvent imperceptibles émanant des éléments bien sûr mais aussi de la faune et la flore, et de présences plus enfouies et difficilement perceptibles à l’oreille (des sons sous-marins, la propagation des vibrations sonores dans les arbres, les minéraux ou la vase, des résonances de matières…) afin d’obtenir une certaine diversité  de timbres pour édifier cette promenade entre terre et mer.

A la rencontre des habitants
Vincent, en parallèle de ses recherches, vient à la rencontre des habitants, en parallèle de ses recherches. Sont ici remerciés Thierry Hamon et Cédric Chatelain (Ile de Maurice) pour leurs conseils et connaissance du terrain. Une causerie y sera accueillie, au mois de septembre. Vincent a également présenté son projet pendant la Semaine du son à la Médiathèque de Lannion, en janvier dernier. Il a aussi mené des ateliers avec prises de son auprès des CM de l’école publique de Penvénan et auprès des lycéens de Pommerit-Jaudy.

A découvrir au Moulin du Cosquer “Bili Gwenn” à Troguéry le samedi 9 septembre 2023 pour une journée dédiée à nos résidents de l’année.

Vincent Raude : composition, field recordings, diffusion et traitements en temps réel
Simon Le Doaré : contrebasse